Le château du clos de Vougeot est un joyau architectural exceptionnel, siège depuis 1934 de la confrérie des Chevaliers du Tastevin.

Historique

Au XIIème siècle, les moines de l’abbaye de Cîteaux, propriétaires du Clos-Vougeot grâce à des dons de riches seigneurs bourguignons et d’achats faits par l’abbaye entre 1109 et 1115, y cultivent la vigne. Ils construisent la cuverie avec quatre pressoirs à cabestan monumentaux en bois de chêne ainsi que le grand cellier d’une capacité de 2000 pièces de vins. Au-dessus du cellier, ils édifient un vaste grenier à la charpente monumentale qui sert de dortoir aux moines viticulteurs du domaine.

En 1551, le 48ème abbé de Cîteaux, Dom Jean XI Loisier, ajoute aux bâtiments existants un manoir Renaissance.

L’abbaye de Cîteaux et ses immenses domaines dont le Clos-Vougeot sont confisqués le 13 février 1790 lors de la Révolution française et déclarés biens nationaux.

Le domaine est vendu au plus offrant et passe par de nombreux propriétaires privés, puis est laissé à l’abandon pendant une grande partie du XIXème siècle, jusqu’en 1889 où il est acquis par Léonce Bocquet.

En 1920, le château et le clos sont rachetés par Étienne Camuzet, député de Côte-d’Or et important propriétaire vigneron de Vosne-Romanée, qui conserve le clos et vend le château le 29 novembre 1934 à la confrérie des Chevaliers du Tastevin, dont il est le chef d’ordre depuis cette date.

Une visite parmi d’autres

La visite débute à l’étage, dans le salon d’honneur au style renaissance et dans la salle des commanderies. Notre guide nous conte là l’histoire de Léonce Bocquet dont les initiales ornent les pièces du château, juste récompense pour celui qui mourra en 1913, ruiné mais heureux d’avoir sauvé l’édifice (de la ruine…) après l’avoir racheté en 1889. Selon ses dernières volontés, il repose d’ailleurs aux côtés de son épouse dans l’allée du Château.

Une petite incursion au deuxième étage nous permet d’apercevoir le réfectoire des organisateurs des chapitres puis nous redescendons vers la salle à manger dont les vastes fenêtres côté Est offrent une superbe vue sur le vignoble, la plaine et la chaîne des Alpes. Nous poursuivons ensuite vers les locaux techniques : un nouveau vestiaire, un nouvel office pour le service des repas qui se tiennent dans la salle à manger, la salle de plonge avec sa monumentale machine à laver les verres, spécialement conçue pour le château. Il faut dire qu’un Chapitre salit 4200 verres ! Avis aux inventeurs, il reste à concevoir et construire une machine à sécher, selon la qualité exigée, pour soulager ceux qui actuellement les essuient à la main…

Nous descendons enfin vers la cuisine, où nous sommes accueillis par le chef et trois de ses acolytes. Y œuvrent lors des chapitres une quinzaine de personnes. Il faut d’ailleurs souligner que les 16 chapitres de l’année ne représentent que 50% de l’activité festive du château. Mariages et autres réceptions privées complètent l’emploi du temps.

Nous terminons notre visite en passant par le dortoir des moines dont la charpente n’a rien à envier à celle de la cuverie. A la place du dortoir se trouve aujourd’hui une salle de cinéma dans laquelle nous avons le privilège d’assister à la projection du film « Jamais en Vain, toujours en vin », produit par la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. Ce superbe film qui présente des vues aériennes inédites retrace l’histoire du château et des hommes de la confrérie, au cœur de la Bourgogne. Héritière des vieilles confréries bachiques des XVIIème et XVIIIème siècles qui étaient tombées dans l’oubli, la Confrérie des Chevaliers du Tastevin est née le 16 novembre 1934 au Caveau Nuiton de Nuits Saint-Georges pour conjurer la grave crise économique qui frappait la Bourgogne.

Georges Faiveley et Camille Rodier, à l’origine de l’initiative, tenaient à peu près le langage suivant : "Des vins de qualité tels que les nôtres doivent engendrer la joie et l’optimisme. Trêve de lamentations ! Si nos caves sont pleines, il faut les vider et inviter nos amis pour nous aider. Rénovons nos vieilles confréries bachiques. Pour conjurer le sort, au contraire, empruntons à Rabelais sa truculence, sa bonne humeur et à Molière sa philosophie souriante, son bon sens..." (Copyright 2009 Confrérie des Chevaliers du Tastevin).

La Confrérie aujourd’hui

Actrice incontournable des grands événements régionaux depuis sa création, elle est à l’origine de la fête de la Saint-Vincent tournante, du Tastevinage ou de la restauration du Château du Clos de Vougeot.

Elle tient 16 chapitres par an et compte 12 000 chevaliers dans le monde, répartis en commanderies et sous commanderies.

Retrouvez la Confrérie sur son site : http://www.tastevin-bourgogne.com/fr/